
Les Macédoniens d'Alexandre le Grand
-336 à -323 av JC
La Macédoine chamboula l’Antiquité à jamais surtout sous le règne d’Alexandre le Grand. Héritant d’un royaume fort et d’une armée de métier, le rêve de conquêtes vers l’Est put se réaliser… Renversant le grand royaume perse, faisant route jusqu’en Egypte puis dans les steppes où il rencontre les peuples Scythes… Son voyage l’amène sur les rives de l’Indus où il rebroussera chemin pour terminer son voyage par sa mort à Babylone en -323 av JC. Tout au long de ce périple, il fonda des dizaines de villes dont la plus célèbre se nomme Alexandrie en Egypte. Son règne fut court mais riche, mêlant guerres et politiques, alliance et trahison, amour et amitié… Son royaume fut créé par sa stature et s’écroula dès sa mort…
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Les débuts d’un Grand
La Macédoine se rêve d’un conquérant
En -336 av JC, le père d’Alexandre, Philippe II roi de Macédoine, est assassiné par un garde. Le meurtre est encore mystérieux aujourd’hui comme à l’époque… Assassinat organisé par la mère d’Alexandre du nom d’Olympias avec l’aide de son fils ? Ou bien le Roi perse Darius III ? Cet assassinat met Alexandre au pouvoir précipitamment à l’âge de 20 ans et pour éviter toutes guerres de succession il élimine tous les prétendants au trône même les plus lointains dans la filiation…
Alexandre dirige un royaume prenant la Macédoine, la Thrace, le royaume molosse. La Thessalie, au sud de la Macédoine renouvelle son allégeance à Alexandre tout comme la ligue de Corinthe qui réunit la plupart des cités grecques. Mais il faut bien savoir que la Thessalie et la ligue de Corinthe n’ont pas Alexandre comme Roi, il est juste dirigeant politique pour la première et commandant suprême de la ligue pour la seconde. Pour renforcer son pouvoir avant son départ vers l’Est, il sécurise les territoires du nord de la Macédoine contre les barbares fixant avec ses derniers le Danube comme frontière. Une rumeur durant ce conflit va mettre le feu aux poudres en Grèce… Alexandre serait mort en affrontant les barbares du Nord. Les cités grecques, comme Thèbes, décident de se révolter sous la houlette de Darius III de Perse qui finance ces révoltes. Les grecs veulent sortir du joug macédonien, mais la réaction d’Alexandre va être impitoyable. Il arrive en Grèce avec son armée, détruisant l’armée de Thèbes et rasant la ville en -335 av JC, réduisant sa population en esclavage. L’esprit de révolte grec se calme après cette expédition punitive… Alexandre peut maintenant rêver d’une campagne à l’Est.


Le temps des conquêtes
Une expédition vers l’inconnu
En -334 av JC, Alexandre reprend le rêve de son père et décide de lancer une expédition contre les Perses. Il part avec presque 45000 hommes et débarque dans l’actuelle Turquie, là il est rejoint par Parménion déjà sur place avec ses 10000 hommes. Avec son armée il longe la côte Turque vers le sud sans trouver de résistance de la part des Perses. En effet le chef mercenaire perse Memnon de Rhodes adopte la technique de la terre brûlée préférant entraîner les macédoniens vers l’intérieur des terres. Alexandre constate que son arrivée n’est pas considérée comme une forme de libération par les peuples locaux… il décide donc de foncer vers l’ennemi installé au fleuve Granique. La bataille, remportée par Alexandre, permet de massacrer les mercenaires grecs que comptait l’armée perse et de tuer de grands généraux. Les perses paniquent… Alexandre ne rencontre plus de résistance, il avance aisément en Turquie actuelle et prend les grandes villes côtières de la Méditerranée. Mais les perses n’ont pas dit leur derniers mots et veulent lancer le conflit directement en Macédoine en -334 av JC, ils arrivent à reprendre certaines îles grecques et des villes comme Millet et Halicarnasse. Alexandre constitue une flotte pour les arrêter avec l’aide de la ligue de Corinthe. Cet épisode le motive encore plus à continuer son chemin vers l’Est et détruire l’Empire perse… d’autant que Darius III marche vers Alexandre.
La chute d’un empire
Par la rage et le sang
Alexandre avance plus vite qu’il ne reçoit les soumissions des territoires envahis, c’est Parménion l’un de ses généraux importants qui s’occupe de soumettre les territoires conquis avec une petite armée après le passage d’Alexandre. L’armée perse attend les macédoniens dans la plaine côtière d’Issos en -333 av JC. La bataille d’Issos se solde par une victoire d’Alexandre, Darius III fuit tandis que sa famille est capturée dans la panique… Cette victoire divise les perses qui s’éparpillent dans leur fuite mais c’est là que le danger menace pour Alexandre. En effet l’officier perse Nabarzanès s’est retiré avec ses troupes dans les territoires à peine soumis d’Alexandre menaçant son réapprovisionnement; Darius s’est enfui en Mésopotamie et la flotte de ce dernier est toujours active en mer Egée.
Fin -333 av JC, Alexandre prend possession de la Judée et assiège la ville de Tyr. Tyr est une ville fortifiée sur un petit îlot. Difficile à prendre, il construit un pont entre la rive et la ville sous les tirs des habitants de Tyr. La cité sera prise en -332 av JC comme un symbole victorieux pour montrer l’exemple aux autres cités souhaitant résister; il condamne les habitants de Tyr à la mort ou à l’esclavage. Après cette prise de Tyr, il se dirige vers l’Egypte encore sous domination perse. Il sera blessé à deux reprises pendant le siège de Gaza, puis continue sa route en Egypte pour l’atteindre à la fin de l’année -332 av JC. Les égyptiens l’accueillent à bras ouverts car ils se sont rebellés à de multiples reprises contre les perses. Il est nommé Pharaon en -331 av JC et construit le début d’une ville se nommant « Alexandrie ». Durant son voyage en Egypte, Alexandre apprendra que ses généraux ont défait la dernière flotte perse en mer Egée, lui permettant de repartir vers la Mésopotamie en toute sécurité.
Au printemps -331 av JC les macédoniens marchent vers l’Euphrate et apprennent que l’armée de Darius les attend. Alexandre passe le Tigre, le longe en direction du Sud pour aller à sa rencontre. La bataille est à nouveau gagnée par Alexandre obligeant Darius à fuir à nouveau vers la Médie. Après cette bataille Alexandre sera nommé « roi d’Asie »…

Il ne peut y avoir qu’un Roi d’Asie…
Jusqu’au bout du monde
Après la bataille de Gaugamèles, la route pour Babylone est grande ouverte. Il rentre facilement à Babylone où les dirigeants religieux de la ville étaient hostiles aux Perses. Il met en place un satrape du nom de Mazaios pour diriger la région de Babylone… officier de la cavalerie de Darius, il permet ainsi de garder la région sous contrôle. Alexandre part ensuite à la conquête de la Susiane, qui se rallie à lui sans combattre. Alexandre va laisser le satrape en place du nom de Aboulitès pour le récompenser de sa soumission et permettre aussi de palier les problèmes linguistiques avec les locaux.
En -331 av JC en Macédoine et Grèce, le régent Antipater rencontre une révolte spartiate menée par Agis III. Sur les ordres d’Alexandre, il mène une expédition avec son armée vers le Péloponnèse où il bat le roi spartiate, calmant ainsi les dernières révoltes grecques.
Au début -330 av JC, Alexandre continue sa route en Perse jusqu’à Persépolis, la ville est saccagée et le palais incendié donnant une revanche aux grecs sur le saccage d’Athènes durant les anciennes invasions perses en Grèce. Cet incendie sera très mal perçu par les perses… Pendant l’été -330 av JC Darius III continue sa fuite jusqu’en Hyrcanie à Ecbatane, il est rejoint par un de ses officiers du nom de Bessos. Alexandre accélère le pas divisant ses troupes entre ses généraux pour occuper les régions envahies… Parménion vers l’Hyrcanie et Cleitos vers la Parthie. Alexandre prend les hommes capables de le suivre et rattrape le convoi de Darius… Celui-ci est retrouvé mort, tué par Bessos qui a pris la fuite.

Les derniers perses et premiers doutes
A travers les frontières
La mort de Darius III entraîne quelques changements dans l’organisation politique d’Alexandre. Il donne à Darius des funérailles digne de son rang et nomme satrape les nobles restés jusqu’au bout fidèle au roi perse. La noblesse perse reconnait en Alexandre le successeur de Darius et se rallie à lui. Alexandre se doit de rallier les perses à lui car les Thessaliens sont renvoyés de l’armée après quelques lassitudes de ces derniers... Héphaistion, ami cher à Alexandre, devient second dans la hiérarchie. Vers la fin -330 av JC Alexandre essaie de poursuivre les assassins de Darius en Bactriane, mais cette région lui pose une forte résistance avec les rébellions d’anciens officiers perses. Dans le même temps, Philotas le fils de Parménion est jugé coupable d’un complot contre Alexandre. Les preuves sont légères et il y a peut-être des idées de certains de faire tomber un officier devenu influent et aimé de ses troupes… Alexandre ne sachant pas si Parménion est dans ce complot, il préfère l'assassiner risquant une rébellion de ses troupes en Médie. Après ces exécutions, Alexandre nommera ses hommes fidèles comme Héphaistion, Cleitos, Ptolémé, Cratère à des postes plus importants.
Alexandre continue sa chevauchée pour capturer Bessos, en le poursuivant à travers la Bactriane actuelle Afghanistan. Il le poursuit même au-delà en Sogdiane… Les nobles perses accompagnant Bessos, voyant Alexandre déterminé à poursuivre Bessos, préfèrent le livrer aux macédoniens en -329 av JC. Bessos aura les oreilles et le nez coupés puis sera envoyé à Ecbatane pour être exécuté.
Les satrapies de Bactriane et Sogdiane vont poser des soucis à Alexandre jusqu’en -327 av JC. Les Scythes nomades peuplent ses terres, rendant difficile l’assimilation par les macédoniens. De plus les chefs perses qui ont trahi Bessos se rebellent un à un obligeant Alexandre à prendre du temps pour mater ces rébellions. Les officiers macédoniens vont essuyer plusieurs échecs obligeant Alexandre à cacher la vérité sur ce qu’il se passe dans la région… cachant ainsi les difficultés des macédoniens à prendre ces satrapies. Plusieurs accords de non-agression et d’assimilation dans l’armée d’Alexandre permettront de pacifier la zone.
La contestation monte auprès d’Alexandre quand Cleitos satrape de Bactriane et ami d’enfance est tué par celui-ci. De plus Alexandre tente de mettre les macédoniens aux coutumes perses en se prosternant devant lui… Le mécontentement des macédoniens oblige Alexandre à le laisser qu’à la population asiatique. De plus le roi macédonien équipe les troupes asiatiques à la macédonienne et les incorpore à l’armée et épouse Roxane une noble de Bactriane. Ce mariage était censé montrer aux perses une union entre leur peuple et les macédoniens… De plus la noblesse macédonienne nomme Alexandre de Tyran quand celui-ci fait exécuter 7 pages de manière injustifiée… En effet un page aurait tué la proie du roi, déclenchant la colère d’Alexandre… Toutes ces maladresses et nouvelles règles vis-à-vis des macédoniens engendrent une colère envers Alexandre.
Aux confins du monde
L’Inde et son retour
Alexandre s’intéresse à l’Inde, d’une part car les grecs imaginent celle-ci comme une contrée mystérieuse et deuxièmement pour finir de reprendre tout l’ancien royaume de Darius III. Il est ensuite convaincu par un indien, ancien suivant de Bessos, d'aider le royaume de Paurava contre un voisin envahissant à l’Est de l’Hydaspe. Alexandre quitte la Bactriane avec plus de 100 000 personnes civiles et militaires dont la moitié vient des peuplades asiatiques conquises. Le raja de Texila appelle Alexandre à vaincre Porus qui cherche à prendre le Pendjab. La conquête de la région est facile en -326 av JC, il traverse l’Indus et se rend près du fleuve Hydaspe où Porus l’attend. L’armée conséquente de Porus qui ne cesse de s’accroitre l’oblige à l’attaquer plus rapidement que prévu. La bataille de l’Hydaspe fut violente et marqua à jamais les macédoniens malgré leur victoire. Alexandre donne à Porus une intégration politique avec un territoire plus vaste pour sécuriser sa fidélité. La même année sur les rives de l’Hydaspe, l’armée se rebelle, un épisode qui montre la fracture entre le roi et ses soldats. Les assassinats de Cleitos et Philotas, plus 8 années de campagne et la fatigue accumulée auront raison d’Alexandre qui cède sous la pression et revient sur ses pas. Il décide de retourner à Babylone en descendant l’Indus jusqu’à l’Océan Indien pour longer la côte vers Babylone. Il mate plusieurs peuplades sur son chemin et frôle la mort lors d’un siège. A la fin -325 av JC, il revient en divisant son armée en trois pour soumettre les derniers territoires non acquis par les macédoniens entre la Médie et le Pendjab. Il prend le chemin le plus difficile en passant par le détroit d’Ormuz et le désert de Makran qui fut une terrible erreur de sa part… plus de 6000 morts durant la traversée du désert pour atteindre la région de Carmanie dans le Sud iranien actuelle.


La fin d’un titan
Un empire éphémère…
Après son passage en Carmanie en -324 av JC, il célébre près de 10000 noces entre des grecs et des perses. Il épouse l’une des filles de Darius III, permettant un rapprochement et une mixité des peuples qui fait partie de la politique d’Alexandre. Contrairement à la noblesse macédonienne, il réussit à dépasser l’opposition grec/perse … Après les noces, une révolte éclate, des macédoniens trouvent que les troupes asiatiques prennent une place trop importante dans l’armée. De plus ils reprochent à Alexandre de vouloir régner depuis Babylone et non en Macédoine à Pella. Alexandre exécute les meneurs et décide de continuer son aventure avec les perses… Cette manipulation d’ignorer les macédoniens marche puisque les soldats redemandent leur roi ! Il accorde aux vétérans le retour en Macédoine. Quelques mois plus tard, son fidèle et cher ami Héphaiston meurt… Alexandre pleure son ami et lui offre des funérailles royales...
Il profite d’être à Babylone pour réorganiser l’empire, améliorer les routes fluviales et terrestres, reconnaitre les côtes arabiques. Il commence à organiser la prochaine campagne pour conquérir le bassin Méditerranéen. Prendre Carthage et la Sicile aurait été un des objectifs de cette nouvelle campagne plus un contrôle totale des côtes arabiques et de la mer Rouge. Mais ce projet n’aboutira pas puisqu’en Juin -323 av JC il est pris de fièvre et pour calmer la soif boit du vin pur… se tordant de douleur et délirant par la suite. Il sera fiévreux jusqu’à sa mort et quand un des généraux lui demande à qui léguer son empire ? il répond « Au plus fort » ! Sa femme Roxane étant enceinte de 6 mois, il n’y a pas d’héritiers… Cette phrase va déchirer l’empire puisque Perdiccas, Ptolémée, Antigone, Lysimaque, Séleucos et Cassandre vont s’entredéchirer par la suite en découpant l’empire d’Alexandre le Grand… Mort de maladie ? Empoisonné ? Nul ne le saura exactement… Mais nous savons qu’il n’y aura plus un Alexandre comme lui… Alexandre le Grand !
Le plus Grand de tous
Mégas Aléxandros
Alexandre le Grand est considéré comme un génie militaire par son ascension à la tête d'un empire comme on en a rarement vu. Une ambition que seule la mort a pu arrêter... Réussir une mixité des peuples au sein d'un même empire lui coûta très cher. Son seul but était de continuer perpétuellement vers l'Est, traverser les frontières... mais la dernière frontière traversée sera sa mort et celle de son empire. Un destin remplit de gloires et de drames pour le plus grand des Alexandre... Mégas Alexandros !
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L'Empire d'Alexandre
